Le 11 juin 1966, le FC Nantes se déplace à Cannes pour y disputer le dernier match de championnat. Le titre de champion de France 1966 – le second d’affilée - étant d’ores et déjà acquis, le seul challenge de l’équipe vise à assurer la présence de Philippe Gondet en tête du classement des buteurs mais aussi à lui permettre de battre le record de buts sur une saison.
Avec 35 buts, il est l’apanage d’Andersson (OM, 1953) et de Masnaghetti (Valenciennes, 1963). Avant d’affronter Cannes, Gondet totalise pour sa part 33 buts : rien n’est joué pour lui mais tout reste possible.
Dès la 8e minute, l’avant-centre inscrit un but, suivi d’un autre à la 78e puis d’un troisième, synonyme de record, à huit minutes de la fin. La joie est alors à son comble dans les rangs nantais mais un drame intervient précisément sur le troisième but de Gondet.
Tout à son bonheur de voir son ami s’emparer du record, Daniel Eon saute d’allégresse comme tous les supporters présents mais, en retombant, il hurle de douleur : son tendon d'Achille vient de céder. Une blessure extrêmement grave qui contraint le gardien à quitter le terrain sur le champ et à... renoncer à disputer la phase finale de la Coupe du monde en Angleterre.
Malheureusement pour lui, Eon ne guérira jamais totalement et sa carrière, ensuite, se délita quelque peu. Sans son rempart, Nantes ne sera plus vraiment Nantes, ratant le triplé de peu la saison suivante. Ce 11 juin 1966, Nantes paya donc très cher, sans le savoir, le record de Gondet.
UN JOUR, UNE DECLARATION
Robert Budzynski
« Après un certain déclin, ou plutôt un tassement, qui entre dans le cycle normal d'un club, nous sommes repartis sur deux ou trois axes simples. Esprit maison, jeu collectif avec onze joueurs qui jouent totalement les uns pour les autres. C'est le résultat du travail de Coco. »
Janvier 1983
LA LEGENDE DU FC NANTES
1943-2018 : 75 ANS D’HISTOIRE
Par Denis Chaumier