Le 15 janvier 1983, le match Nantes-Bordeaux, sommet du championnat, point de référence du football français, plus grand commun diviseur entre les partisans de la méthode nantaise et ceux de la méthode bordelaise, a lieu dès la réouverture de la compétition, juste après la trêve hivernale.
Tout le monde s’interroge pour savoir comment il est possible de vaincre une armada jaune irrésistible depuis le début de la saison. Au bout d’une petite heure, chacun est au parfum : Nantes est bien trop fort pour ses adversaires qui, malgré leurs mérites, ne tiennent pas la route.
Une petite heure donc pour un très sec 4-0 qui renvoie l’élève girondin à l’école. Une mauvaise inspiration de Ruffier et une erreur de Specht permettent d’abord à Halilhodzic et Amisse de marquer très rapidement et de désamorcer la bombe que l’on croyait déposer sous les pieds des Canaris.
Sans Touré, suspendu, et avec un milieu de terrain Adonkor-Poullain-Baronchelli, les Nantais laminent l’équipe bordelaise et lui marquent deux nouveaux buts par Amisse et Halilhodzic sur penalty, celui-ci à la 57e minute de jeu. Le score n’évoluera plus.
A la fin de la rencontre, les yeux de Suaudeau brillent de plaisir : « J’en suis tout ému, avoue-t-il. Je ne m’attendais pas à un jeu aussi riche de notre part. Cette saison, nous avions déjà joué à ce niveau mais par périodes et pas aussi vite et aussi fort. Je suis admiratif. » C’est ainsi que le FC Nantes s’achemine, au cœur de l’hiver, vers l’une des conquêtes les plus aisées du titre de champion de France, qu’on ait jamais vues dans l’histoire du championnat.
UN JOUR, UNE DECLARATION
Jean-Paul Bertrand-Demanes
« Les dirigeants ont voulu prendre Milani, un gardien suisse. Tout le monde est allé le superviser, jusqu’au cuisinier, mais ils ne m’ont rien demandé… Je me suis dit : il y a un truc qui ne va pas. Après avoir touché mon chèque, j’ai préféré quitter le milieu, je me suis lancé dans l’immobilier. »
Décembre 1990
LA LEGENDE DU FC NANTES
1943-2018 : 75 ANS D’HISTOIRE
Par Denis Chaumier