C’est l’histoire d’un match qui a duré pas moins de... 469 minutes ! Sept heures et 49 minutes exactement, le tout étalé sur cinq rencontres !
Lorsque le FC Nantes, entraîné par Louis Dupal, hérite du Stade Malherbe de Caen en 64e de finale de la Coupe de France 1957-1958, il est l’incontestable favori. Normal : si Nantes évolue en Division 2, Caen participe au championnat amateur.
Le 15 décembre 1957, pourtant, face à une équipe normande solide, animée par André Grillon, les Nantais doivent se contenter d’un 0-0 qui n’arrange personne. Le règlement de la compétition ne prévoyant pas de tirs au but pour départager les deux équipes, elles doivent donc rejouer.
La deuxième rencontre se déroule à Nantes le 22 décembre. Et si les Nantais dominent, ils ne parviennent pas à inscrire le moindre but, y compris en prolongation. Après quatre heures de jeu, toujours rien ! D’où un troisième match organisé sur terrain neutre, à Tours, où les deux équipes se quittent sur le score de... 0-0 !
Une semaine plus tard, le 5 janvier 1958, toujours à Tours, même affiche au programme. Mais changement de scénario : dès la 2e minute, Guelzo Zaetta ouvre la marque pour Nantes qui pense avoir fait le plus dur.
Problème : il pleut tellement que le terrain du stade de Grandmont se détériore rapidement au point de devenir... injouable. Au bout de 20 minutes, l’arbitre décide d’interrompre les débats. Nantes et Caen sont donc invités par la Fédération à en découdre une cinquième fois, sur le terrain du Mans.
Finalement, le 12 janvier, un seul but inscrit par André Bouteiller à l’heure de jeu suffit à Nantes pour se qualifier pour le tour suivant, après près de huit heures de match !
En 32e de finale, il sera ensuite éliminé par les Girondins de Bordeaux dans un match de triste mémoire : Daniel Eon se fracturera en effet le bras.
UN JOUR, UNE DECLARATION
Jérémy Toulalan
« J'ai joué le maintien avec Nantes en 2005, quand on se sauve contre Metz, à la dernière journée. Ce n'était pas évident, surtout pour les jeunes, mais ce genre d’événement force le caractère car ça fait partie d'une carrière. Dans ces périodes-là, c'est compliqué mais on franchit aussi un palier..." »
Janvier 2018
LA LEGENDE DU FC NANTES
1943-2018 : 75 ANS D’HISTOIRE
Par Denis Chaumier